Sujet d'introduction de Ange Riverside - Los Angeles

Ange rentrait chez elle au moment ou la longue et stridente sonnerie d'alerte retentit. Il semble y avoir des émeutes en ville : les gens sont dans les rues, les véhicules de police roulent à toute allure en direction du centre ville...

Elle gare sa voiture dans l'allée bordée d'épicéas et s'achemine tranquillement vers son logis. La porte est ouverte, plusieurs fenêtres sont brisées et des traces de sang maculent l'allée de dalles. Elle se précipite.
- Josh ? David ? Il y a quelqu'un ?
Elle commence à paniquer. Il lui semble qu'un étrange bruit de mastication lui provient du séjour. Elle s'avance prudemment et aperçois son mari de dos, agenouillé au beau milieu du tapis perse ornant le centre du salon.
- Josh ? Que ce passe-t-il ? C'est quoi tout ce sang ?
L'homme se retourne. il est défiguré, le visage lacéré de violentes griffures, un de ses lobes d'oreilles ne tient plus que part un mince filet de chair et la plupart de ses cheveux ont étés arrachés. Entre ses dents, un petit avant-bras ensanglanté. Ange hurle :
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Pour tout réponse, le monstre émets un grognement, se saisit de son repas par l'extrémité qui avait autrefois dû être un coude, le brandit et affiche un rictus démoniaque.
Par un instinct primaire salvateur, Ange agrippe le vase à sa droite, l'expédie avec autant de puissance qu'elle le peut au visage de son agresseur et s'élance vers la porte d'entrée.

Complètement paniquée, Ange saute dans sa voiture, et tourne la clef de contact en tremblant.
Elle enclenche la marche arrière et se retrouve sur la route, mais son "mari" se tient devant la voiture, lui bloquant le passage.
Des lambeaux de chair dépassent encore de ses dents noircies, c'est un cauchemar.
Josh fonce les bras en avant vers la voiture.

Ange tente de reculer, dans sa précipitation, le moteur cale. Le monstre grimpe sur le capot et commencer à rouer le pare-brise de coups rageurs.
Le second essai est le bon, le véhicule sort de l'allée. Ange manœuvre tout de suite pour se placer face à la route mais le volant lui échappe. Le zombie a réussi à passer un bras au travers de la vitre, cela devient de plus en plus dangereux.
* Crap it !*
Ange écrase l'accélérateur, vire en catastrophe dans la haie de buissons de Mrs. Fishy et roule à pleine vitesse , en essayant d'éviter autant qu'elle le peut le main ensanglantée qui tente de la saisir.

Ange ne voit rien avec cette créature à plat ventre sur le pare-brise, elle se contente de rouler droit en espérant qu'il n'y ait pas un virage.
Josh parvient à saisir le cou de Ange à travers la vitre et commence à l'étrangler. Il est étonnamment fort, la vue d'Ange se brouille et elle suffoque.
Il lui vient alors une idée, elle écrase la pédale de frein, son mari lâche sa proie et est projeté contre un mur juste en face, elle a freiné à temps.
Comme si de rien était, Josh se relève, on peut voir de la haine dans ses yeux.

Ange panique, elle ne comprends pas ce qui lui arrive.
*Oh my god ! C'est quoi cette chose ? C'est vraiment Josh ?*

Mais d'autres créatures s'acheminent d'un pas lent et chaloupé vers la jeune femme. Pas le temps de réfléchir. Elle redémarre de plus belle et fauche l'homme en travers de sa route. Celui-ci passe sous la voiture dans un gargouillis immonde...

Ange est totalement déboussolée. Elle ne sait pas où aller; elle s'éloigne de la ville par la voie rapide au sud, arrête son véhicule en pleine campagne et respire profondément, tremblante et apeurée.

Ange n'est au courant de rien pour le moment. Tout ce qu'elle sait, c'était que son mari a perdu la raison et a dévoré son fils.
Elle se demande si l'alerte à la mairie y est pour quelque chose ou s'il ne s'agit que d'une coïncidence.
La ville semble étrangement calme de là où elle est.

C'est d'ailleurs étrange : pourquoi l'alerte a-t-elle sonné si il ne s'est rien passé ? Les ameutes semblent avoir vite décrues, au fur e à mesure que les gens ont dû rentrer chez eux.

Il se fait tard. Ange commence à avoir faim. Elle redémarre sa voiture et se dirige lentement vers Los Angeles.
*C'est calme, il n'y a personne sur la route...*
Il semblerait que même les animaux se soit tus. profitant du silence, Ange refait le point avec elle-même : ce qu'elle avait vu ne pouvait être vrai. Son esprit logique analysa alors les différentes possibilités pouvant expliquer les phénomènes dont elle avait été témoin :
1 - Elle avait eu une hallucination / un rêve éveillé
2 - On lui avait joué une farce / mauvais tour mais cela était relativement peu probable
3 - Les émeutes en ville ont dégénéré de manière horrible.
*A propos de quoi sont elles, justement, ces manifestations ?*
4 - Elle avait été témoin d'un meurtre dans une autre maison que la sienne mais elle voyait mal quand elle aurait pu se tromper de logis.
...
96 - Il se passe quelque chose qu'elle ne peut expliquer

Au final, la piste des hallucinations semble la plus probable...
*Je suis en train de devenir folle* songe-t-elle

Elle est soudain tirée de sa rêverie par un bip répétitif et strident provenant de sa voiture.
*Zut, je commence à être à court de carburant*
Qu'à cela ne tienne, il lui en reste largement assez pour rentrer chez elle. Elle se lèverait légèrement plus tôt demain pour passer à une station avant de se rendre au labo. Se lever tôt... Elle ne sait même pas si elle pourra seulement dormir après les atrocités dont elle vient de rêver.

Rêver ? Mais étais-ce seulement un rêve ? Pourquoi son par-brise est-il troué de la sorte ? D'où lui vient sa douleur au cou ? Pourquoi son hallucination était-elle si détaillée ?
Les réponses lui donnent des sueurs froides.

Elle stoppe de nouveau sur le bord de la voie rapide et sort son téléphone portable.
Ange appelle tout d'abord à son domicile... sans résultat.
Puis Josh... idem
Puis ses amis, ses collègues, sa famille ... personne ne répond.
*Il doit y avoir un problème au niveau de l'antenne*
Mais... que toutes les antennes de LA tombent en rade en même temps ? Une panne de courant ? Elle peut encore voir les milles lumières de la gigantesque cité au loin.

Il se passe des évènements étranges et si Ange déteste bien quelque chose c'est ce qu'elle ne peut expliquer.
Elle tends sa main pour couper la sonnerie d'alerte qui commence à l'agacer mais se ravise :
*Si il y a tant de troubles, je ferai certainement mieux de faire le plein ce soir, en dehors de LA, pour être sure d'avoir de l'essence*
Elle repart de plus belle. Au fur et à mesure qu'elle s'approche de la cité, elle découvre de plus en plus de véhicules vides, comme abandonnés précipitamment par leur possesseurs, parfois au beau milieu de la voie, l'obligeant à des zigzags peu aisés... Quelques kilomètres plus loin, elle aperçoit enfin une station d'essence et s'arrête, il ne semble pas y a voir grand monde dans les parages.

Après avoir rempli le réservoir de sa voiture, Ange se rend dans la boutique pour payer, il n'y a personne à la caisse.
L'ambiance est glauque dans la boutique, comment ça se fait qu'il n'y ait aucun client dans cette station service, qui pourtant est juste à côté de Los Angeles ?

Elle patiente un moment au comptoir, s'aventure dans l'arrière boutique, il ne semble y avoir personne. Elle finit par repartir dans son véhicule, malgré ses scrupules de voler ainsi du carburant.
*Tant pis pour le pompiste, après tout, il n'a qu'à rester à son poste...*

Pour se détendre, elle allume son autoradio. Un mélodieux concert de crachouillis électromagnétique lui réponds. Elle change de fréquence, en vain. Soudain, elle trouve une station qui a l'air de fonctionner : c'est une radio de musique classique qui émets nuit et jour grandes symphonies et opéras.
Tandis que s'élève les premières notes de "La reine de la nuit", Ange slalome avec difficulté entre les véhicules. Fort heureusement, elle se trouve sur une route à quatre voies lui laissant toute la marge nécessaire pour manœuvrer.
* Il réellement dû se passer quelque chose de grave pour que les gens abandonnent leurs véhicules ainsi.*
Cela ne la réjouit guerre. la situation présente tous les signes d'une alerte atomique, bactériologique ou chimique : la plupart des gens doivent s'être réfugiés dans des abris ou avoir fui la ville au plus vite. Cela expliquerait qu'aucun téléphone ne réponde et que la seule radio encore en marche soit automatique et sans animateur...
Les émeutes pouvaient être une conséquence de la panique résultante de l'annonce de l'état d'urgence.
*L'alerte de la mairie a bel et bien sonné...*

Néanmoins, le risque nucléaire était à exclure : elle n'avait perçu aucune explosion assez importante pour provoquer un réel danger et le ciel était vierge de tout nuage susceptible de provenir d'un accident de centrale ou autre joyeuseté...

*Une alerte bactériologique ou chimique... un accident de laboratoire ?*
Pour travailler dans ce milieu, Ange savait que l'on ne plaisantait pas avec la sécurité et toute manipulation d'échantillon demandait une longue et sérieuse justification.
*Une attaque ?*
Elle imaginait mal qui pourrait mettre sur pied une telle opération à l'encontre de son pays, au vu du statut que celui-ci détenait actuellement vis à vis du monde moderne. Les informations officielles n'avaient jamais, jusqu'à présent fait état d'un mouvement terroriste ou autre capable de déployer ce genre d'action. Dans tous, les cas, cela s'annonçait mal, que ce soi à son niveau ou à l'échelle planétaire.
*Fuck. Fuck fuck fuck !*
C'est plus que Ange ne peut en supporter. Qu'avait-elle fait pour que son banal quotidien soit ainsi chamboulé ?

Toute à ses pensées, elle atteint son quartier résidentiel. La pleine lune, déjà haute dans le ciel, éclaire le décor d'une lueur fantomatique et surréaliste. Partout, on ne voit que décombres et débris, tout a été saccagé.
*Quel genre d'arme peut causer ce genre de dégâts ?*
La réponse ne tarde pas à apparaitre sous la forme de frêles et incertaines silhouettes se découpant dans la pâle clarté de l'astre de la nuit.
Tout de suite, une alerte résonne dans la tête d'Ange. Ces gens ne sont pas normaux. Leurs déplacements sont hésitants et aléatoires mais ils dégagent une sorte d'aura de puissance malsaine qui lui donne la chair de poule...
*Ils sont comme ceux qui m'ont assaillie lorsque...*
Les images déferlent dans sa tête... Impossible de nier ce qu'il s'est passé... Josh, transformé... le sang... tant de sang !
Ange commence à se sentir mal, elle sent qu'elle risque de tourner de l'œil d'un instant à l'autre mais un hurlement de rage la ramène à la réalité : un des monstres l'a repérée et ameute ses congénères.
*Here we go again...*
Ange, qui semble dotée d'une force nouvelle, fait promptement demi-tour et s'éloigne au plus vite de la zone sinistrée.

*Alors c'est ça, le problème ?*
Arrêtée sur le bord de l'"interstate 10", principal axe routier reliant LA à Phoenix, Ange tente une nouvelle fois de faire le point, cette fois-ci avec de nouvelles données :
*Une armée d'humains génétiquement modifiés ? Comment les auraient-ils amenés jusqu'ici ? Non... Cette piste n'est pas envisgeable, il y a Josh...*
A cette pensée son estomac se noue. Néanmoins, son esprit rationnel prends rapidement le dessus :
*Les habitants, métamorphosés ?*
Cette piste, bien que allègrement fantaisiste, semble la plus probable. Cela écarte la solution de l'attentat chimique : aucune substance ne peut être assez complexe pour obtenir ce genre d'effet sur un corps humain, en masse qui plus est. Un virus ? Ange avait beau être calée dans ce domaine, elle n'avait jamais vu auparavant quoi que ce soit de semblable.
*Même cette bloody peste serait plus enviable.*

Tous les villages qu'elle a traversé jusqu'à présent sont dans le même état. Et cela ne toucha pas que les humains : les animaux et même les plantes semblent sombrer dans le même état de décrépitude, la peau nécrosée et le regard vide. Elle fait route vers l'Est, espérant afin échapper à la zone sinistrée mais celle-ci ne semble pas avoir de fin.
*Pourvu que je n'ai pas été contaminée...*
Cette seule pensée la fait frémir. Si un virus a pu se répandre à une telle vitesse à travers la Californie, il doit être hautement contagieux...

Elle soupire puis reprends sa route. Elle hésite longtemps pour déterminer si elle doit traverser Phoenix ou bien contourner la grande ville.
*De toute façon, c'est pareil partout...*

Mais ici, quelque chose est différent, il ne semble pas y avoir de contaminés dans les rues. Elles sont certes vides mais il ne règne pas cette atmosphère de danger qui l'oppresse depuis la veille...
Tout est silencieux, le quartier des affaires, si actif en journée, semble endormi. Le désordre omniprésent dans les agglomérations qu'elle a traversé auparavant ne semble pas avoir pris place ici.
*j'ai atteint la limite de l'infection ?*
Elle ose à peine y croire. Mais son intuition lui indique que ce n'est pas cela, il y a quelque chose dans cette ville, qui a empêché le désastre, mais quoi ?

Ange continue son exploration, mais la cinquième ville des Etats-Unis est toujours aussi vide, il y a des traces de luttes et des voitures abandonnées, certes, mais pas un seul cadavre, et encore moins de rescapés. Elle essaye de changer de chaîne sur son autoradio mais la musique classique est décidément le seul loisir restant dans la partie gauche des Etats-Unis.
Arrivée au centre-ville : la progression est de plus en plus difficile, la voiture zigzague comme elle peut mais la route finit par être complètement obstruée par les véhicules délaissés par leur propriétaire. Mais où est donc passé le million cinq cent mille qui peuplait la ville il y a de ça quelques heures ?
Le soleil se couche, il va falloir trouver un abris pour la nuit, la voiture ne saurait résister à une attaque nocturne,
et dans une situation pareille, il vaut mieux être prudente.

Elle s'écarte de la voie principale en quête d'une zone moins exposée et finit par se décider à stationner son véhicule dans une petite ruelle du centre-ville puis s'étend sur la banquette arrière, se faisant la plus petite possible. Cela fait plusieurs jours qu'elle ne s'est accordée aucun repos et le soulagement d'avoir découvert un endroit qui semble plus sûr a raison de ses inquiétudes. Elle sombre promptement dans les bras de Morphée, enfin rassérénée.

Un raclement la réveille soudain. L'aube commence à poindre mais il est encore très tôt. Le grincement se répète. Il y a dehors quelqu'un ou quelque chose qui rôde autour de sa voiture. Ange tente de se tasser du mieux qu'elle le peut. Les bruits semblent provenir de partout. Elle stresse, la tension est à son comble. Elle n'en peut plus.
C'est alors qu'une horrible figure grimaçante et putréfiée vient se coller à la vitre arrière. Ange sursaute dans un hurlement de terreur. La créature, satisfaite d'avoir trouvé une proie affiche un sourire mauvais, ou du moins essaie : la plupart des muscles de ses joues se sont nécrosés et ne réagissent plus.

Le zombie brise la vitre d'un coup de tête et commence à s'aventurer dans le véhicule, le crâne hérissé de morceaux de verre tranchants. Ange est paralysée de stupeur, elle tente d'ouvrir une portière avant : celle-ci se bloque, coincée par la paroi de la ruelle. Le monstre se rapproche avec une lenteur sadique. Il crapahute au-dessus des sièges des passagers pour s'extraire du coffre. Sa proie se précipite sur l'autre flanc de la voiture : cette portière-ci s'ouvre ! Ange se jette à l'extérieur mais il est déjà trop tard : un reste de main plein de lambeaux de chair pourrie la saisit à la cheville. Elle tente de se dégager mais la poigne est solide. La pression se fait plus forte, elle entends avec horreur le craquement de ses os; le bruit semble ravir son prédateur.
Surmontant la douleur, Ange se jette en dehors du véhicule et s'accroche aux grands bacs à ordure de l'autre côté de la rue. La créature, toujours agrippée avance ses mains squelettiques le long de son mollet puis, d'un coup sec, mord le membre avec délectation.

De douleur, Ange s'écroule au sol mais une pensée surpasse toute les autres :
*Pourvu que ce ne soit pas un virus, pourvu que ce ne soit pas un virus, pourvu que...*
Sa tête commence à tourner. Comme dans un rêve, elle entends résonner de grands bruits autour d'elle, elle ne voit plus le zombie, tout devient floue. Soudain, elle sent une vive piqure dans sa jambe. Toujours embrumée, elle se retourne pour se retrouver face à ce qu'elle prends tout d'abord pour un autre monstre... non... c'est un humain, il porte une sorte de masque à gaz... Ange s'évanouit pour de bon.

Lorsqu'elle se réveille, Ange se trouve dans un lit. La pièce ressemble à une chambre d'hôpital, tout est blanc, tellement éblouissant. elle mets un temps pour s'adapter à la luminosité ambiante puis se redresse pour analyser ce nouvel environnement.
*Aouch !*
Sa jambe la fait souffrir horriblement et tout son corps semble meurtri, elle s'affale à nouveau sur sa couche.

Une autre femme entre dans la petite pièce, elle est vêtue d'une blouse de médecin semblable à celle d'Ange.
- Bonjour, je suis le docteur Falken, vous avez eu de la chance d'être tombée sur notre équipe de nettoyage.
Ange essaye de se relever, mais la douleur à la jambe est décidément trop forte.
- Non, restez couchée, votre blessure est assez profonde, et l'antidote n'a pas fini d'agir.
- J'ai été contaminée ? vous m'avez injecté un antidote ?
- Et bien, oui et non. Le produit que nous vous avons injecté n'est pas exactement un antidote, c'est un calmant, il ralentit l'effet du virus sur votre métabolisme.
- Alors je suis foutue, c'est ça ?
- Non, si vous vous injectez une dose de ceci toutes les six heures, la progression sera considérablement ralentie, voir stoppée, mais ce n'est qu'une théorie.
- ...
- En vérité, vous êtes la première personne sur laquelle nous testons ce produit. Tous nos patients précédents étaient soit blessés à mort, soit nous avons opéré trop tard.
La docteur Falken donne une petite boite isothermique à ange, et une montre.
- Tenez, il y a une douzaine de doses dans cette boite, de quoi tenir quelques jours. Consultez régulièrement cette montre pour vous injecter les doses. J'espère que vous n'avez pas la phobie des seringues.
- Ne vous inquiétez pas, je travaille moi aussi dans la virologie.
Le docteur Falken semble étonné par cette révélation.
- Ah bon ? mais il fallait le dire plus tôt ! je vais en informer les autres, attendez moi ici, vous devez vous reposer.
- Mais vous êtes qui au juste ??
Le docteur Falken quitte rapidement la salle, ferme la porte et la verrouille avec une carte magnétique.

- Attendez !
La porte se referme dans un chuintement.
*Elle ne m'a pas dit de quand date la dernière dose...*

Ange consulte la montre. Il est 15h35. Elle sait avoir été mordue vers 6h du matin. L'antidote lui a donc été administré à peu près à ce moment. Quelque soit le nombre de jours passés depuis lors, les horaires des injections seraient minuit, 6 am, midi et 6 pm. par sécurité, elle décide de prendre une dizaine de minutes d'avance. Il lui reste donc 2 heures et quart. Si elle s'endort, sera-t-elle réveillée à temps ? Le médecin reviendra-t-il avant ?

De grands rideaux blancs occultants bloquent la vue par la fenêtre. Impossible de se situer de cette manière. Elle se trouve certainement toujours aux environs de Phoenix. Qui sont ces gens ? Serais-ce grâce à eux si la ville est nettoyée de la sorte ? Un groupe de résistants ? Ils semblent trop bien équipés pour cela...
De plus, ils semblent en connaître long sur ce fameux virus, responsable du désastre...

Toute à ses pensées, Ange n'a pas remarqué le petit groupe qui a pénétré dans sa chambre. Un grand homme en blouse blanche s'éclaircit la voix puis s'adresse à elle :

- Je suis Josh Atzwig, le responsable des recherches ici. Votre blessure à l'air bien rétablie.
Il ordonne à tout le monde de quitter la salle. Ange aperçoit le docteur Falken dans le groupe.
- Non Nathalie, tu peux rester. dit Josh.
Nathalie est donc le prénom du docteur Falken.
Josh Atzwig est un homme d'une quarantaine d'années, cheveux longs et châtains clairs, il est plutôt musclé et a plus l'air d'un aventurier que d'un chercheur.
D'un coup d'oeil discret, Ange aperçoit que Mr. Atzwig porte une arme sous sa blouse de chercheur.
- J'imagine que vous avez un tas de questions à me poser ? plaisante le docteur Atzwig avec un large rictus
- Ou suis-je ? qui êtes vous ?
- Woh, du calme, une seule question à la fois.
Le docteur Falken pouffe de rire derrière.
- Pour répondre à votre première question, reprend Josh, vous êtes dans la clinique psychiatrique de Phoenix, non vous n'êtes pas folle (nouveau rire derrière), nous avons établit un camp ici, le temps que notre équipe de nettoyage finisse son boulot.
- En quoi consiste son boulot ?
- Oh c'est très simple : brûler les contaminés, sauver les survivants.
- Mais j'étais contaminée, pourquoi ne m'avez-vous pas tuée ?
- Pour tester notre nouvel antidote, répond sobrement Josh, comme si c'était normal.
- Je vois...
- Pour répondre à votre deuxième question, nous sommes la dernière chance de l'humanité. Il se rapproche d'Ange et murmure comme si quelqu'un l'espionnait :
nous faisons partie d'une organisation basée aux Etats-Unis, nous combattons ceux qui ont lâché le virus sur la population mondiale.
Il s'éloigne et reprend :
Rien d'autre ?

- Une organisation secrète qui sauve la Terre de l'apocalypse ? Désolée mais cela m'a l'air un petit peu caricatural...
Ses deux interlocuteurs partent d'un grand éclat de rire.
*Au moins, ils ont le moral ici, quand on sait ce qu'il se passe à l'extérieur...*
- Certainement ma chère, néanmoins, il me paraît peu probable que vous trouviez de meilleurs "sauveurs" dans les environs...
- Admettons... Vous avez bien dit qu'il s'agissait d'un virus ? Vous en savez plus ? Vous avez déjà un moyen de le combattre ? Si votre organisation "top secrète" existe, le risque doit avoir été prévu depuis quelque temps déjà...
- Top Secret Umbra" , corrige le docteur Falken
- Héhé, croyez bien que si nous avions déjà une solution parfaite, le monde ne serait plus dans cet état..." renchérit son voisin

Après un silence de mort, le docteur Atzwig reprend, avec un ton beaucoup plus sérieux, son rictus à disparu.
- J'ai entendu dire que vous étiez spécialiste en virologie, est-ce vrai ?
- Oui
- Nous manquons cruellement de personnel compétent, la plupart ont été contaminés... souhaitez-vous nous rejoindre ?
- ...
- Nous ne sommes pas pressés, réfléchissez bien sur la question et répondez par oui ou par non, votre choix est important.

Ange repense à tout ce qu'elle a traversé ces derniers jours...
- Si il y a un espoir de sauver ce qui reste d'humanité, je suis pour. Je ne vois même pas pourquoi vous me demandez...
Les deux autres affichent un sourire ravi.
- Bien, vous êtes toujours en convalescence, restez-ici pour l'instant. D'ici une semaine, nous vous intègrerons à l'équipe de recherche. Si d'ici là vous pouviez me concocter un résumé de vos antécédents concernant votre expérience de la virologie, je l'accepterai volontiers.
- Bien, mais en retour, je veux toutes les informations que vous détenez sur ce fucking virus.
Le docteur Atzwig lui serre chaleureusement la main.
- Bienvenue à la BSAA Madame Riverside !

Un homme armé entre dans la salle, il est vêtu d'un uniforme qu'Ange ne reconnaît pas, le logo BSAA est cousu sur l'épaule.
- L'équipe de nettoyage n'en a plus pour longtemps, Mr. Atzwig.
- Très bien, commencez à ranger le matériel, on lève le camp.
Ange se retrouve encore seule dans la petite chambre d'hôpital. Quelques heures passent, Ange s'injecte une nouvelle dose, cela semble fonctionner.
Au bout d'un moment, elle se lève et commence à marcher, sa blessure ne la fait plus trop souffrir. La plaie s'est en partie refermée.
Deux autres hommes armés entrent dans la pièce :
- On s'en va, vos affaires sont dans ce casier, dépêchez-vous !
Ange se dirige vers le casier en métal qu'elle avait négligé depuis qu'elle était dans la pièce. Elle y trouve des affaires de rechange et un pistolet avec un chargeur.
Les deux soldats l'accompagnent le long du couloir de l'hôpital, ils arrivent au rez de chaussée. Plusieurs véhicules blindés sont garés devant le bâtiment, un des soldats l'invite à entrer dans le véhicule du milieu, la porte latérale glisse et Ange s'assoit à l'intérieur. En face d'elle, le docteur Atzwig qui semble avoir un air plus grave qu'à leur première rencontre, un soldat prend le volant tandis que l'autre monte sur le toit et prend les commandes de la mitrailleuse. Le convoi est parti.

- Comme vous le savez, nous manquons cruellement de scientifiques compétents.
Ange acquiesce.
- C'est pourquoi vous allez commencer à travailler pour nous dès maintenant.
Après un court silence, Atzwig reprend :
- Il y a deux jours, nous avons envoyé une équipe de reconnaissance, en Afrique du sud.
- Pourquoi en Afrique ?
- Des photos satellites nous rapportent que Umbrella Corporation est très active dans ce secteur.
- Vous avez des satellites ??
- Oui, la BSAA était très puissante avant la contamination, étant financée par une grande multinationale pharmaceutique. Aujourd'hui il ne nous reste qu'un seul satellite, il nous sert à photographier la zone d'insertion avant d'envoyer une équipe.
- Et j'imagine que vous avez perdu tout contact avec l'équipe de reconnaissance ?
- Exactement, mais ce n'est pas le plus important. Les derniers messages que nous avons reçu de l'équipe Bravo étaient catastrophiques : les créatures là-bas sont plus puissantes. Nous en sommes venus à conclure que Umbrella Corporation effectuait des expériences biologiques sur la population locale.
Est-ce que vous êtes partante pour un voyage en Afrique du Sud tout frais payé ?

- On dirait qu'on est parti pour...
Le convoi s'élance à grande vitesse dans les rues désertes de Phoenix en direction de l'aéroport.

Le petit groupe ne tarde pas à s'embarquer à bord d'un avion militaire pour commandos parachutistes. L'intérieur est spartiate mais fonctionnel. Ange se sangle et serre les dents en prévision du décollage à venir : elle n'a jamais aimé ce moyen de transport...

Les vitres de l'avion sont toutes cachées par des stores déroulant métalliques, impossible de voir le paysage. L'intérieur est éclairé par de puissants néons.
Les passagers sont pour la plupart vêtus de haillons et tachés de sang, ce doit être des survivants de Phoenix, il y aussi quelques soldats du BSAA.
Eux aussi ont dû perdre des personnes qu'ils aimaient. Se dit Ange.
Nathalie Falken et le docteur Atzwig sont montés dans un autre avion plus spacieux, avec tout le personnel de l'hôpital et l'équipe de nettoyage.

Après deux heures de trajet, l'avion atterri, les soldats nouent des bandeaux noirs sur les yeux des rescapés, y comprit de Ange.
Tout le monde sort de l'avion, les civils étant guidés par les militaires. D'après ce qu'elle entend, Ange se trouve dans une grande salle, peut-être un hangar.
Des ordres résonnent de toute part, des avions décollent, atterrissent, il y a pas mal d'activité ici.
Le bruit cesse d'un coup, une porte se referme dans son dos. Elle marche encore.

Enfin, on lui retire son bandeau. L'éclairage vif l'éblouit quelques instants. Le docteur Atzwig et un soldat du BSAA marchent à ses côtés.
- Je suis désolé pour tout ça, mais c'est une procédure de sécurité, personne doit savoir où est notre quartier général.

Ange se trouve dans une grande salle, manifestement souterraine : le QG de la BSAA. Partout, des techniciens courent en tous sens pendant que les blessés de Phoenix sont évacués vers l'infirmerie.
Atzwig reprends :
- Venez, je vais vous montrer votre dortoir puis les laboratoires de la base. Mettez ça.
Il donne à Ange un badge avec avec son nom et un grand "4" orange.
- Vous appartenez à la catégorie 4 : les installations civiles et les labos vous sont ouverts mais vous serez refoulée si vous tentez de vous infiltrer dans toute autre section de la base. Ne vous perdez pas.

Sur ce, il s'élance dans un grand corridor fléché "Quartiers d'habitation". Ange accroche le badge sur l'avant de la veste et s'empresse de le suivre.
Après quelques embranchements, ils parviennent à une grande salle où trônent une dizaine de lits. Certains sont déjà occupés par des femmes rangeant leurs biens dans les armoires prévues à cet effet.
- Ce sera là que vous serez installée durant votre séjour à la base. Nous vous avons préparé du linge propre et un nécessaire de toilette dans votre armoire, quatrième à droite. Bon, pressons, il faut passer aux labos.

Avant que Ange ait pu examiner ladite armoire, le docteur repart de plus belle dans l'enchevêtrement de couloirs souterrains. Ils passent plusieurs contrôles de sécurité où il leur faut exhiber leur badge aux machines de vérification automatique. Ange remarque que celui de Atzwig porte un grand "2" vert, certainement preuve d'un plus grand pouvoir au sein du QG.
Enfin, ils débarquent dans un univers plus familier à Ange : derrière de lourdes vitres blindées, une dizaine de chercheurs en combinaison antibactériologique manipulent avec mille précautions des éprouvettes contenant certainement le fameux virus. Atzwig et elle enfilent également une protection puis passent le sas marqué d'un grand signe "bio-hazard".

Le docteur Atzwig s'arrête enfin devant un scientifique, qui semblait l'attendre.
- Voici l'échantillon monsieur. Le jeune homme en blouse lui tend une mallette métallique.
- Merci James.
Atzwig ouvre la mallette, et en sort précautionneusement un tube en verre. Un liquide verdâtre baigne à l'intérieur.
- Je tenais à vous montrer ça avant de vous envoyer là-bas. Il s'agit d'un antidote contre le virus T que nous avons fabriqué à partir de la souche.
Malheureusement il ne fonctionne que si l'individu a été contaminé dans les cinq minutes, et les effets secondaires sont horribles.
Il range l'antidote dans la mallette et la tend à Ange.
- Nous sommes près du but. Quand vous serez là-bas, essayez de récolter un maximum d'informations au sujet de l'antidote.
Vous emporterez la mallette avec vous, un antidote peut toujours servir même si son efficacité est limitée.

Ange et Atzwig rebroussent chemin, le docteur l'accompagne dans les quartiers d'habitation.
- Vous partez demain à 15h, passez à l'armurerie voir Kenneth, il vous donnera tout ce dont vous avez besoin. Et n'oubliez pas vos doses.
Ange s'injecte rapidement une dose, il lui en reste 10.

Il est déjà minuit et demi, l'éclairage des couloirs faiblit progressivement, il n'y a bientôt plus un bruit dans le quartier général.

Au vu de l'importance de la sécurité déployée au sein de la base, Ange ne se risque pas à sortir de son dortoir et se couche au plus vite. Néanmoins, elle peine à trouver le sommeil, toute à ses réflexions :
* Une organisation secrète de cette importance ? Le gouvernement cache bien des secrets... *
Cette histoire de virus la turlupine.
* Un virus de ce type n'a pas pu apparaitre naturellement aussi soudainement, il est forcément artificiel... Pourquoi mettre au point quelque chose d'aussi dévastateur ? Pourquoi le lâcher sur le monde ? Une erreur ? *
C'était la piste la plus probable. Pour provoquer une pandémie mondiale de cette envergure, il fallait soit avoir un mobile comme la domination de la planète (* Mais si tout le monde est mort... Quel est l'intérêt ? *), soit que ce soit une erreur dans un laboratoire de développement d'armes biologiques (* Ce ne serait pas la première fois que ce genre de "bévue" arrive mais pourquoi développer un virus pouvant se retourner à tout moment contre l'attaquant ? *), soit être complètement fou/stupide/siphonné/suicidaire (* Mais alors VRAIMENT fou... *).
Épuisée par son voyage, Ange ne tarde pas à s'endormir profondément.

...

Lorsqu'elle s'éveille, le lendemain, il n'y a plus personne dans le dortoir. Elle consulte rapidement sa montre : il est déjà midi ! Elle s'habille en vitesse, s'injecte une dose de médicament et sut les fléchages jusqu'au réfectoire central de la base. A en juger par le nombre de tables, il doit y avoir un nombre incroyable de personnes vivant ici...
Elle déjeune puis repart de plus belle dans le dédale de couloirs souterrains pour trouver la fameuse armurerie dont le Dr. Atzwig lui a parlé la veille.

L'entrée de l'armurerie n'a rien de plus banal : une porte fermée en métal, avec un panneau au dessus, représentant un fusil d'assaut qu'Ange à déjà vu au cinéma : la fameuse AK-47. Au moment où Ange s'apprête à ouvrir la porte, quelqu'un de l'autre côté l'ouvre brutalement, faisant sursauter la scientifique.
- Oh, je vous ai fait peur, désolé. C'est vous la nouvelle ? J'ai cru que vous ne viendrez pas, j'allais fermer.
- Monsieur Atzwig m'a dit que je trouverais mon équipement ici, monsieur Kenneth ?
Le jeune homme a l'air surpris, et laisse apparaître un sourire idiot.
- Oui, c'est moi Kenneth, le seul armurier encore en vie aux States. Mais j'ai toujours été le meilleur !
- Mmh... je vois, et pour mon équipement ?
- Vous avez raison, le briefing commence dans une demi-heure, il ne faut pas être en retard. Entrez !

Des centaines d'armes de toutes sortes sont soigneusement rangées sur des étagères à plusieurs niveaux. Au centre de la pièce sont déposés des gilets pare-balles, des jambières, des casques...
- Toutes les armes sont rangées par type et par ordre alphabétique, je suis un vrai maniaque, plaisante Kenneth avec le même sourire insupportable.
Si vous ne savez pas quoi prendre, je suis toujours là pour vous porter conseil, mais choisissez vite !

- Choisir ? Mais je ne sais pas manier d'arme à feu !
- Alors vous allez devoir apprendre vite !
Il se met à rire bêtement puis lui tends un petit pistolet noir et un couteau de chasse avant de l'équiper d'un gilet pare-balles qui semble très lourd à Ange.

- Bon, on ne traîne pas, on fonce à la salle de briefing !
Kenneth ferme sa "boutique" et entraîne Ange à toute vitesse à travers les longs corridors de la base